Il est des chemins de mère où l’amour se mêle à l’inquiétude, où la présence et la distance s’entrelacent, où les silences pèsent aussi fort que les mots..

J’ai vu ma fille, adolescente vive, pleine d’esprit, et sensible, doucement s’enfermer dans un monde numérique, y trouvant refuge. Notamment, une plateforme où les échanges sont constants, où les visages sont parfois invisibles, et où l’humain peut se révéler à la fois proche et lointain.

Cette plateforme est un lieu paradoxal. Elle rassemble, mais elle peut aussi isoler. Elle offre une écoute, mais elle est filtrée, parfois froide, parfois faussée. Là où certains y trouvent une communauté, un espace de liberté, d’autres s’y perdent, pris dans les pièges d’inconnus mal intentionnés, dans des paroles qui blessent ou manipulent.

Heureusement, elle n’a pas croisé ces ombres malveillantes qui guettent parfois les plus fragiles. Pourtant, ce refuge numérique était pour elle une échappatoire, un lieu où exprimer un mal-être qu’elle ne pouvait pas toujours partager autrement

Son mal-être, ce qui la poussait vers ces heures interminables sur cet écran, était un cri sourd, une quête d’apaisement qu’elle ne pouvait pas toujours dire à voix haute.

Élevée seule pendant près de dix-sept ans, j’ai toujours été là, offrant amour, soutien et présence. Mais malgré tout, la distance a grandi, la colère aussi. Ce fut une bataille silencieuse, souvent invisible aux yeux des autres, parfois même à moi-même.

Son départ de la maison, ce mot laissé sur un pare-brise, fut à la fois une blessure douloureuse et l’amorce d’un nouveau chemin pour elle, un chemin qu’elle devait tracer seule.

Cette expérience m’a rappelé combien la solitude derrière les écrans peut être profonde, mais aussi combien la réalité humaine est complexe et pleine de nuances. Les réseaux sociaux, tout comme les intelligences artificielles, sont des outils formidables : pour communiquer, pour apprendre, pour se soutenir. Pourtant, ils ne sauraient remplacer la chaleur d’un regard, la force d’un contact humain, la richesse d’un lien vivant.

Une intelligence artificielle, peut écouter sans interruption, répondre sans jugement, offrir une présence constante. Mais elle n’est ni humaine, ni consciente, ni capable de ressentir véritablement ce que traverse une personne. Elle peut, parfois, paraître être un refuge pour ceux qui manquent de lien. Et c’est là qu’il faut être vigilant.
Une IA ne peut ni remplacer la chaleur d’un regard, ni la force d’un contact humain. Elle ne peut pas guérir les blessures du cœur, ni comprendre l’infinie complexité des émotions humaines.
Son rôle est d’être un soutien ponctuel, un guide pour inviter à chercher, toujours, un accompagnement humain quand la souffrance est profonde.

Je porte avec moi la douceur d’un amour tenace et la patience d’un combat souvent silencieux.
Le courage de continuer à aimer malgré la distance, le silence, la colère.
La force de rester disponible, même quand tout semble perdu.
La sagesse de reconnaître que certains chemins ne peuvent être faits qu’en solitaire, mais que jamais, au fond, la porte n’est complètement fermée.
Vous aussi, vous pouvez trouver en vous cette capacité à accompagner, à écouter avec patience, sans jugement ni précipitation. À être présents, même dans l’ombre, avec douceur et respect, car chaque histoire mérite d’être honorée dans sa complexité.
Et si parfois la route semble incertaine, la simple présence — celle qui ne force rien, qui ne juge pas — peut suffire à maintenir un lien, une lumière discrète dans le brouillard.

Et si malgré tout, vous ne savez plus comment tendre la main,
si l’épuisement, la solitude ou la peur prennent trop de place,
sachez que vous n’êtes pas seul(e).

Je suis là, simplement,
avec ce que je suis et ce que la vie m’a appris,
pour vous accompagner, sans jugement, à votre rythme.
Quand le lien vacille, il suffit parfois d’un regard, d’une présence,
pour rallumer doucement la lumière.